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Les sous marins de classe Los Angeles sont
un compromis réussi entre la classe Permit, Sturgeon et Skipjack. En effet,
s’ils réunissent les qualités des installations sonar et la puissance de feu
des deux premiers, ils possèdent la vitesse du troisième. Leur mission
première est avant tout la chasse anti-sous marine, tâche principalement
dirigée, lors de la guerre froide vers les submersibles soviétiques
susceptibles d’intercepter les navires de convois américains. Rapides et
silencieux, ils peuvent lancer des torpilles de type MK48, des missiles
Harpoon antinavires d’une portée de 120 km et des missiles de croisière
Tomahawk, également antinavires et occasionnellement lors d’attaques
terrestres, ceci à une distance de 350, 510 ou bien encore 560 km, suivant
leur version.
Un bref historique
Les Los Angeles ont été construits
sous trois variantes différentes. Les modèles immatriculés SSN 618 à SSN718
font partie de la version originale. Parmi ceux-ci, SSN 691 Memphis servi à
de nombreux tests et fut pour cela, transformé en navire d’évaluation
avancée. Les exemplaires de la deuxième génération, immatriculés SSN 719 à
SSN 750 , possèdent un réacteur nucléaire amélioré ainsi que 12 tubes
verticaux installés dans le nez destiné au lancement des missiles de
croisière Tomahawk. Bien que ces derniers puissent être équipés de charges
nucléaires, les submersibles de la classe Los Angeles n’en sont pas dotés.
Les vingt trois modèles immatriculés SSN 751 à SSN 773 sont davantage
silencieux, ils sont équipés de systèmes avancés de combat, principalement
pour la poursuite et ont la possibilité de mouiller des mines par leurs tubes
lance torpilles. De plus une nouvelle disposition des barres de plongées
ainsi qu’un renforcement des structures, principalement au niveau du kiosque,
leur permettent d’effectuer des missions sous la glace.
La flottille
Construit depuis le 8 janvier
1971, 62 sous-marins de la classe Los Angeles furent mis sur cale. La
majorité sont à ce jour décommissionnés, mais certains pourraient se voir
réaffectés après avoir subi d’importantes modernisations, surtout au niveau
de la détection par sonar. Un programme prévoit de doter les huit plus
anciens modèles de tubes verticaux destinés au lancement de missiles. Le coût
d’une telle opération avoisine les 210 millions de dollars par navire.
Depuis 2002, seules trois unités naviguent encore, le SSN 717 Olympia, le SSN
718 Honolulu et le SSN 710 Augusta. Sans transformation prévue, ce dernier
devrait effectuer sa dernière mission en 2008. Toutefois, le temps moyen
d’activité de chaque submersible est d’environ treize ans, mais utiliser
certains modèles de cette classe entre vingt et trente ans est tout à fait
réalisable. Ensuite une révision complète de ces navires, qui pourrait durer
environ deux ans, permettrait de leur procurer une extension d’utilisation de
dix ans, ce qui totaliserait quarante-deux ans d’existence, un record dans le
domaine.
Le coût de cette révision approfondie avoisinerait, par unité, les 406
millions de dollars. Des études sont en cours à ce sujet. Ces sous marins
opèrent généralement en Atlantique et dans le Pacifique. En 1991, neuf
d’entre eux ont été déployés lors de la Guerre du Golfe, dont deux ont
effectué des tirs de missiles Tomahawk.
Quelques caractéristiques
Si, avec leurs 109,7 mètres de long, les navires de la classe Los Angeles
sont les plus imposants de leur catégorie, c’est en partie à cause des
dimensions du réacteur nucléaire GE PWR S6G, une propulsion qui dédouble la
puissance d’un tel bâtiment pour atteindre les 35000 ch. La vitesse maximale
en surface est de 20 nœuds et de 31 nœuds en plongée. Il peut atteindre le 40
nœud si on ne tient pas compte des limites de sécurité du réacteur. Le
ravitaillement de ce réacteur nucléaire s’effectue après dix à treize ans de
services.
Ces sous-marins ont un déplacement de 6000 tonnes en surface et 6927 tonnes
en plongée ; cette différence est due au remplissage des ballasts. Leur
immersion opérationnelle est de 300 mètres, alors que leur profondeur
critique est de 450 mètre.
Le réacteur nucléaire entraîne deux turbines et procure l’énergie électrique
nécessaire au bâtiment afin qu’il soit totalement opérationnel, tant pour sa
navigation, que lors des veilles de longue durée sous l’eau. A ce sujet, le
submersible est pourvu d’un appareillage performant destiné à purifier l’air
ambiant, d’un système de dessalage afin d’obtenir de l’eau potable à partir
de l’eau de mer, d’un équipement médicale complet, du matériel adéquat aux
réparations éventuelles, ainsi que la nourriture nécessaire pour 129 membres
d’équipage pendant 90 jours.
Les sous-marins de la classe Los Angeles sont équipés d’une large variété de
transmetteurs et de récepteurs qui fonctionnent au travers d’une pléiade
d’antennes. Les communications à l’intérieur sont possibles grâce à une vaste
gamme de réseaux électroniques qui, en situation de combat, ne demandent
qu’une faible consommation électrique. De nombreux circuits d’alarme et
d’identification permettent à l’officier ingénieur d’être en permanence informé
des éventuelles défectuosités ainsi que des paramètres effectifs du navire.
Le coût de la construction d’un tel submersible est de 900 millions de
dollars et son entretien annuel avoisine les 21 millions de dollars.
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Le kiosque, qui conforte la stabilité du
navire en immersion, est étroitement lié à ce compartiment puisqu’il renferme
les périscopes et la majorité des antennes. En surface, l’officier de pont
peut effectuer certaines des ses commandes à partir du kiosque.
Le Mess Deck, le Berthing et le Wardroom : ce niveau central est
consacré à l’espace habitable de l’équipage tel le mess, mais également aux
logements. Les repas sont servis quatre fois par jour, c'est-à-dire toutes
les six heures et, au niveau des couchages, ceux-ci sont superposés par
groupes de trois où seul un rideau permet de créer une intimité toute
relative. Le matelot peut se divertir, par exemple, en écoutant de la
musique…A ce même niveau est installé la salle des officiers où ceux-ci se
réunissent lors des repas et des réunions de travail.
Le Torpedo Room : ce niveau inférieur recèle le matériel de manutention
et l’armement du navire telles les huit torpilles MK48, les douze missiles
Harpoon ainsi que les mines. Cette cellule donne accès aux tubes verticaux,
destinés au lancement des missiles, ainsi qu’aux quatre tubes lance
torpilles. Hormis les torpilles, ceux-ci peuvent également lancer les
missiles Harpoon, à partir d’une capsule cette fois, et aussi un engin
filoguidé le Near-term Mine Reconnaissance Système (NMRS).
Le Sonar Sphere : le compartiment avant renferme le système du sonar qui
comprend pas moins de mille hydrophones. Ceux-ci sont donc installés à
l’opposé de la propulsion du navire qui génère des bruits parasites.
Article RC marine hors série N°1
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